"Les sons comme des strates d’humanité , les différentes couches du langage sans paroles, les peaux de la pierre, le son de la pierre et de l’eau, de l’eau dessus la pierre, les vagues du vent et de tous les éléments, qui sonnent aux oreilles et vibrent avec les nerfs, les muscles, la peau, dès lors que l’on est au monde.

Ces sons qui nous parviennent, qui nous sont parvenus, par delà les âges, ces sons très anciens, me sont parvenus qui m’ont littéralement « enchantée », ravie pour m’emporter vers des rives à la fois délicieusement inconnues et …curieusement familières….Lorsque mon chemin a croisé celui de ce drôle d’instrument qu’est le nyckelharpa, j’ai eu comme une sensation de voyage à la fois vertical et horizontal, (ou comme diraient les savants, diachronique et synchronique) un voyage à travers les terres, de la froide Scandinavie aux rivages mésopotamiens, un voyage quasi-total qui me fit m’échapper dans l’immobilité étonnamment mouvante de toutes les musiques du monde un bien plutôt : De la musique de tous les mondes. J’ai su dès lors que les différents instruments n’étaient que des prétextes morceaux de bois, de peaux, pièces de métal qui tous rappellent à l’homme : Les sons qui font tout pour nous parvenir pour ne pas se faire oublier pour continuer la même vibration qui parcourt la planète depuis le début comme un bourdon sans fin qui relie, aide, transforme, accompagne les états d’âme des humains".